A toi le coelacante

Poisson mystérieux

A ton ombre qui hante

D'une lumière bleue

Nos mers si profondes

A toi baleine immense

Pour sur reine des eaux

A ton beau corps qui danse

Et à ton chant si beau

Qui vibre sur les ondes

A toi le lamentin

Que l'on a dit sirène

Effrayant les marins

Qui en firent dans leur peine

La légende d'un monde

A toi Prince des flots

Source de l'univers

Neptune du renouveau

Qui a craché sur terre

Des écumes de vie

Que le temps a pétri

Et a rendu fécondent

Afin de pouvoir faire

Une chaîne éternelle

Issue de cette mère

La mer originelle.

Je vois dans les allées

De mon jardin d'enfance

Des fleurs se pencher

Sur mes espérances

Elles les ont protégées

A travers les années

D'une main tendre

Pour me les rendre

Plus fermes et plus sures

Plus sages et plus mures

Si j'approche des feuillages

J'en vois le doux grillage

Qui cisèle finement

Mes sentiments

La ou rien a changé

Dans mon coeur façonné

Par le jeu des paris

Avec la vie

Ou j'ai perdu des pions

Par inattention

Et gagné des jokers

En forme de repères

Pour l'abreuvoir

De mes espoirs.

Temps gris

Le soleil a plié ses rayons

Bien repassés, bien posés

Dans son armoire bleutée

Et dans l'air résonne

Une cantate d'automne

Les nuages ont mis leurs blouses

D'écoliers de pensionnat

Ils passent lentement par douze

S'inscrire en internat

Quelques feuilles jouent dans la cour

Perpétuelle récréation

Elles en font dix fois le tour

Sans faire attention

Le vent change de vitesse

Il court, il se presse

Effacer sur le tableau

De l'été les derniers mots.

Je te salue homme du désert

Couvert de sable poussière

Maître des dunes

Montagnes de lune

D'un bout de terre

Ou tout se perd

Dans l'immensité

Indomptée

Du vent brulé

Imprégné

Par les traditions

D'une liberté d'intention

Dont les idées sont gravées

Sur un horizon figé

Ou les rêves sont mirages

Pleurant la rage

Qui annonce le déclin

Prochain de ton destin

Emporté par le temps

Qui te salue fils du vent.